Le bon moment pour planter ?
Le meilleur créneau de plantation est, selon moi, fin novembre courant décembre. Courant novembre, début décembre, les arbres perdent leurs feuilles une fois que les réserves pour passer l’hiver sont suffisantes ! Le sol est encore un peu chaud, la météo alterne entre de la pluie, du froid et des belles journées ensoleillées, c’est l’idéal pour planter ! Il est possible que de nouvelles radicelles se fassent dans ces conditions… Les amendements au préalable se dégraderont et seront assimilés par le sol de manière plus équilibré qu’une plantation/amendement fin mars !
Ensuite, pas de soucis pour planter en janvier, février, même en période de gel (à choisir entre des racines dans une jauge de sable ou dans une terre bien paillée, je pense que les arbres préfèrent la 2ème option).
Il est encore temps de planter en mars, avril (c’est ce qu’on fait en pépinière après greffage) mais les arbres devront être plus accompagnés en eau (si le printemps est sec) que des arbres plantés début décembre.
Que faire si vous avez récupéré vos arbres et que vous n’êtes pas prêts à les planter ?
L’essentiel est de garder les racines humides, à l’abri de l’air, de la lumière et du gel ! Pour quelques jours, vous pouvez les garder avec la partie racinaire humide dans un sac, dans un lieu protégé du gel, comme dans un garage. Si ça doit attendre plusieurs semaines, vous pouvez improviser une ‘jauge’, comme un pépiniériste. Dans du sable si vous avez, sinon dans de la terre fine (pas de grosses mottes, les racines doivent être à l’abri de l’air). N’hésitez pas à couvrir avec de la paille ou du foin, sur des périodes de gel. Les arbres ainsi stockés peuvent patienter plusieurs mois d’hiver avant d’être replantés.
Préparation du sol
Plus vous anticipez la préparation du sol, mieux ça sera pour la reprise. Plusieurs mois avant si possible. Sinon, on improvise comme on peut. La nature peut être bien capricieuse comme très généreuse, ça dépend des fois !
- Enlevez le feutre d’herbe et de racines superficielles, les 5-10 premiers centimètres du sol
- Aérer/ ameublir le sol sur 1m² et 50 cm de profondeur, à l’aide d’une grelinette, ou fourche bêche.
- Faire un trou de 50x50x50cm. Attention à ne pas tasser les bords du trou, particulièrement en condition humide. Décompacter éventuellement la zone tassée pour une meilleure pénétration des racines
- Rebouchez bien le trou de cette terre ameublie
- Amendez le sol sur 1 mètre carré avec du compost, du fumier, du broyat ! N’hésitez pas à mettre la dose, surtout si vous avez bien anticipé. Toutes ces matières organiques vont appeler une armée de décomposeurs (bactéries, champignons, petite faune du sol…) pour dégrader les matières. Conséquence, meilleure porosité du sol en surface, meilleure rétention en eau, plus d’éléments nutritifs assimilables par les arbres qui se libèreront progressivement, et bien d’autres bénéfices !
- Si votre sol est trop acide,plusieurs éléments nutritifs essentiels aux arbres seront difficilement assimilables, je conseillerais donc de « chauler », c’est-à-dire apporter un peu deroche calcaire fine ou de la cendre (idéalement un peu tous les ans / plutôt que beaucoup d’un seul coup).
- Pailler abondamment sur ce même mètre carré, avec du broyat et/ou de la paille/foin. Le paillage peut-être bien épais 20/30 cm.
- Si tout cette préparation est bien anticipée, au moment de la plantation, vous planterez dans du beurre ! et dans un sol légèrement reconstitué et déjà riche en activité biologique
Plantation, les mains dans la terre !
- Taillez les racines trop longues (pas plus de 30 cm), il ne faut pas qu’elles se plient en contact des parois du trou !
- Juste avant d’être plantées, les racines nues peuvent être baignées dans un « pralin », qui permet de stimuler le système racinaire, éviter que les racines ne se dessèche trop, favoriser la cicatrisation des racines qui auraient pu être abîmées, voire introduire une flore microbienne favorable à la vie du sol. La recette la plus courante est : 1/3 d’argile, 1/3 de bouse de vache fraîche (ou autre fumier ou compost) et 1/3 d’eau de pluie. Mais plein d’autres ingrédients peuvent être ajoutés en fonction des sols, des pratiques, des connaissances ou des croyances ! A vous de faire votre soupe !
- Ouvrez le paillage, retirez 2 à 3 pelles de terre ameublie (à déposer sur une bâche ou un carton, pour ne pas en perdre) ;
- Maintenez votre arbre « en suspension » dans le trou et « faites couler » la terre autour des racines jusqu’à bien reboucher le trou. Si possible orientez les racines un maximum vers le bas. Assurez-vous que le collet (3 à 4 cm au-dessus des premières racines) de l’arbre soit au niveau de la surface.
- Paillez copieusement (paille, foin, broyat), sur environ, 1m² en dégageant le pied de l’arbre (forme de cuvette).
- Apportez environ 20-30 L d’eau, qui vont « asseoir » un peu l’arbre, et vider les poches d’air de la terre ameublie. Ne tassez pas la terre avec le pied, ça risquerait de plier les racines (ce qu’on a évité jusque-là) !
- Vous pouvez installer un léger tuteur, a minima pour assurer la verticalité du tronc, le temps que l’arbre s’installe.
- Si votre parcelle n’est pas clôturée ou accueille quand même des cervidés, installez impérativement un manchon de protection (les chevreuils sont très friands des jeunes sèves).
- Retirez l’étiquette de l’arbre et placez là sur le tuteur. N’oubliez pas de faire un plan de votre jardin ou de votre verger en indiquant les variétés et les portes greffes, cela pourra vous servir plus tard.